dimanche 30 août 2009

La LNH ne craint pas Balsillie, elle craint les Maple Leafs

Dans le dossier de la faillite des Coyotes, les avocats de Balsillie ont déposé en court, vendredi dernier, un document mettant en évidence la position des Maple Leafs sur les droits territoriaux.  Ils tentent ainsi d'impliquer les Maple Leafs dans le dossier pour justifier la position du BOG (Board of Governors) quand à la venue possible de Jim Balsillie à titre de proprioétaire.  (Le fameux vote de rejet de 26-0).  Selon les avocats de Balsillie, la vraie raison derrière cette position du BOG ne serait pas un problème de comportement de Balsillie mais bien la position des Maple Leafs en ce qui concerne les fameux droits territoriaux.

Devant le Bureau Canadien de la Concurence et devant le Juge Baum, la LNH a pourtant toujours laissé entendre que les droits territoriaux tels que stipulés dans l'article 4.3 de la Constitution de la LNH (1) n'étaient plus valides et ne justifiaient pas leur position, sachant trop bien que ceux-ci n'ont aucune valeur légale devant les tribunaux.  Les Maple Leafs ont, à l'opposée, une vision tout à fait différente de la situation et réquisitionnent leurs droits territoriaux.  Dans une lettre envoyée à la LNH en novembre 2006 (2) et faisant suite à une réunion des Gouverneurs de septembre 2006, les Maple Leafs laissent clairement savoir qu'ils s'objectent et qu'ils s'objecteront vigoureusement si, en dépit de l'article 4 de la Constitution, un simple vote unanime devait désormais être suffisant pour localiser une équipe dans leur territoire. Ils demandent qu'un vote unanime soit nécessaire puisque cette nouvelle position de la LNH n'a jamais été soumise à un vote des Gouverneurs.

La LNH tenterait donc de rejeter la candidature de Balsillie en allégant de faux prétextes de comportement alors que la vraie raison derrière ce refus serait, selon les avocats de Balsillie, les droits territoriaux.  Plutôt que de risquer de voir une de ses franchises-clé, la plus riche par surcroît, la poursuivre, la LNH préfèrerait s'opposer à Balsillie pour tenter de bloquer la venue d'une franchise à Hamilton. La LNH ne peut évidemment pas admettre ce point.  

Avec cette prise de position, la LNH risque de faire perdre beaucoup d'argents à plusieurs personnes.  D'abord, si le Juge Baum favorise l'offre de la LNH au détriment de celle de Balsillie, c'est environ 75M$ de moins que recevront les créanciers des Coyotes de Phoenix.  En investissement pour acheter une équipe évoluant dans un marché moribond comme Phoenix, la LNH perdra assurément des millions de dollars par année, le temps qu'elle vende l'équipe à quelqu'un d'autre pour alors espérer récupérer quelques millions de dollars sur leur investissement initial.

À l'inverse, les Sabres et les Maple Leafs seraient les seuls à profiter de la présence des Coyotes ailleurs qu'à Hamilton.  

Je me permets de poser la question suivante et, du même coup, d'y répondre par la négative: 
La LNH aurait-elle déposé une offre pour les Coyotes afin de contrer Balsillie si l'offre de celui-ci avait impliqué un déménagement de la franchise vers Québec ou Winnipeg?


(1) http://multimedia.thestar.com/acrobat/0e/bf/faddf06240c5bf8d958eb8855bec.pdf  (p.11)
(2) http://assets.sbnation.com/assets/161606/Leafs_Letter.pdf

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